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Options d’achat et de vente : comment les investisseurs aguerris maximisent leurs gains

 

Options d’achat et de vente : comment les investisseurs aguerris maximisent leurs gains

Dans le monde de la finance, les options (d’achat ou de vente) sont des instruments dérivés puissants. Elles permettent non seulement de spéculer sur la hausse ou la baisse d’un actif, mais aussi de gérer le risque, de générer des revenus ou de couvrir des positions. Contrairement à l’achat simple d’actions, elles offrent un effet de levier — avec un capital plus réduit vous pouvez contrôler une quantité plus grande de sous-jacent — mais aussi des pièges (érosion du temps, volatilité, coûts de transaction).

Les investisseurs expérimentés ne les utilisent pas de façon impulsive. Ils construisent des scénarios, gèrent les “Greeks” (delta, vega, theta, etc.), et combinent des options d’achat (“calls”) et des options de vente (“puts”) pour tirer profit des mouvements de marché, tout en limitant les risques.

Cet article va explorer :

  1. Les principes de base des options d’achat (calls) et des options de vente (puts)
  2. Les usages stratégiques par les investisseurs chevronnés
  3. Les astuces et techniques avancées pour profiter des variations de cours
  4. Les pièges à éviter et les bonnes pratiques
  5. Conclusion, puis suggestions de titres et méta description.

1. Rappels sur les options : calls et puts

Qu’est‑ce qu’une option d’achat (« call ») ?

Une option d’achat (call) donne à son détenteur le droit, mais non l’obligation, d’acheter un actif (par exemple une action) à un prix fixé (le prix d’exercice ou strike) à ou avant une date d’échéance. Le détenteur paie une prime pour obtenir ce droit. Si le cours de l’action monte au-delà du strike, l’option peut devenir rentable. Si le cours baisse, l’acheteur abandonnera souvent l’option (elle expirera sans valeur).

L’avantage : une position longue en call permet une participation à la hausse potentielle sans engager de capitaux comparables à l'achat direct de l'action. Le risque maximal est la prime payée. L’inconvénient : l’option perd de la valeur en vieillissant (érosion du temps, ou “theta”), et le prix dépend aussi de la volatilité implicite.

Qu’est‑ce qu’une option de vente (« put ») ?

Une option de vente (put) donne à son détenteur le droit, mais non l’obligation, de vendre l’actif sous-jacent à un prix fixe (strike) à ou avant l’échéance. Si le cours de l’action baisse fortement, le put gagne en valeur. Pour un investisseur qui détient déjà l’action, le put peut servir de “assurance” contre une chute du cours (stratégie de protection).

Mais comme pour le call, le coût est la prime payée, et cette prime se déprécie avec le temps. Si l’action ne chute pas suffisamment, l’option perd tout son coût.

Valeur, prime, volatilité, “Greeks”

Pour tout investisseur expérimenté en options, comprendre les composantes du prix de l’option est essentiel :

  • Valeur intrinsèque : la différence entre le cours du sous-jacent et le strike, dans la mesure où l’option est “dans la monnaie”.
  • Valeur temps : la portion de la prime liée au fait qu’il reste du temps avant l’échéance (plus il y a de temps, plus l'option coûte cher).
  • Volatilité implicite : une estimation du marché quant à la volatilité future, essentielle pour évaluer le prix de l’option.
  • Greeks, notamment :
      • Delta : sensibilité du prix de l’option aux variations du cours de l’actif sous-jacent
      • Theta : décroissance de la valeur temps avec le temps
      • Vega : sensibilité à la volatilité
      • Gamma, Rho, etc.

Une stratégie bien pensée tient compte non seulement de la direction anticipée, mais aussi de la volatilité et de l’effet du temps.

2. Stratégies courantes utilisées par les investisseurs expérimentés

Les investisseurs chevronnés n’achètent pas simplement des calls ou puts “nus” (sans complément). Ils combinent souvent plusieurs options pour limiter les risques, optimiser les rendements ou ajuster leur exposition. Voici quelques-unes des stratégies les plus utilisées.

Covered Call (vente d’option d’achat couverte)

C’est l’une des stratégies les plus populaires : un investisseur détient déjà des actions, et vend des calls sur ces actions pour encaisser des primes. Si l’action reste en dessous du strike, l’option expire sans valeur et l’investisseur conserve la prime. Si l’action dépasse le strike, il devra céder l’action (il perd le potentiel de hausse au-delà du strike, mais a déjà encaissé la prime).

Avantages :

  • Génération de revenu additionnel sur un portefeuille passif.
  • Risque limité (on possède déjà les actions).
    Inconvénient :
  • Si l’action explose à la hausse, les profits sont plafonnés.

Les investisseurs expérimentés “roll” souvent (renouveler l’option) à l’approche de l’échéance pour capter de nouvelles primes.

Protective Put (achat d’option de vente protectrice)

Cette stratégie consiste à détenir une action et à acheter un put sur la même action pour limiter les pertes. En d’autres termes, le put agit comme une “assurance” : si l’action plonge, le put compense une partie de la perte.

Avantages :

  • Protection “à l’envers” dans un marché baissier.
  • Permet de conserver l’action sans subir une perte catastrophique.
    Inconvénient :
  • Le coût de la prime peut réduire le rendement global, surtout si l’action ne baisse pas beaucoup.

Spreads (vertical, horizontal, diagonal)

Les spreads sont des combinaisons d’achat et de vente d’options de la même classe mais avec différents strikes ou différentes dates d’échéance. L’idée : limiter à la fois les gains et les pertes, tout en réduisant le coût net.

Quelques exemples :

  • Bull Call Spread : acheter un call à un strike inférieur et vendre un call à un strike supérieur. On “parie” sur une hausse modérée, avec un risque et gain limités.
  • Bear Put Spread : acheter un put à un strike élevé et vendre un put à un strike plus bas.
  • Spread horizontal (calendar spread) : on vend et on achète des options de même strike mais échéances différentes. On tire parti de la différence de temps et de l’érosion de la valeur.
  • Spread diagonal : mélange de changements de strike et d’échéance.

Ces spreads permettent aux investisseurs professionnels de mieux calibrer leur exposition.

Iron Condor, Butterfly, Straddle, Strangle

Ces stratégies plus sophistiquées sont utilisées lorsque les investisseurs anticipent une certaine fourchette de variation ou une forte volatilité sans savoir la direction.

  • Iron Condor : combinaison de deux spreads (un bull call spread et un bear put spread) pour profiter des marchés stables dans une plage donnée.
  • Butterfly (papillon) : achetez un call (ou put) à un strike bas, vendez deux à un strike intermédiaire, et achetez un call (ou put) à un strike élevé. Cible une consolidation autour du strike central.
  • Straddle / Strangle : acheter simultanément un call et un put sur le même strike (straddle) ou des strikes différents (strangle). On anticipe un mouvement fort, mais on ne sait pas dans quelle direction.
  • Risk Reversal : vendre un put hors de la monnaie et acheter un call hors de la monnaie, pour caler une vision haussière avec un coût limité (ou neutraliser le coût).

Chaque stratégie a ses conditions optimales (volatilité, direction attendue, horizon temporel).

Stratégies basées sur la volatilité et les “Greeks”

Les investisseurs expérimentés ne parient pas seulement sur les tendances. Ils intègrent la volatilité implicite, les attentes du marché, et les “greeks”. Par exemple :

  • Si la volatilité implicite est faible, on peut acheter des options (calls ou puts), car on anticipe que le marché va “exploser”.
  • Si la volatilité implicite est très élevée, on peut vendre des options ou utiliser des spreads crédit pour capturer la prime élevée.
  • On ajuste les positions pour maintenir un delta neutre (neutralité directionnelle) et capter les profits via la volatilité.
  • On protège contre l’érosion du temps (theta) en vendant des options plus proches ou en combinant avec des spreads.
  • On surveille le gamma pour comprendre à quel point le delta évoluera si le sous-jacent bouge.

3. Astuces concrètes pour profiter des variations du cours

Voici des techniques et “trucs de pro” que les investisseurs aguerris emploient pour maximiser les profits sur les options :

Choisir les échéances optimales

  • Ne pas aller trop court : les options très proches de l’échéance perdent rapidement de la valeur (forte érosion)
  • Ne pas aller trop loin : les options lointaines coûtent plus cher en prime et la volatilité implicite peut être plus incertaine
  • Beaucoup de traders professionnels choisissent des échéances intermédiaires (par exemple 30 à 60 jours) pour équilibrer le coût et le potentiel.
  • Ils roulent (renouvellement) les positions avant l’échéance si les conditions du marché changent.

Ablation partielle et prise de bénéfices

Ils ne laissent pas une position courir indéfiniment. Quand une position a atteint un certain profit (par exemple 50 % ou 70 % de gain), ils prennent des bénéfices partiels, réduisent l’exposition ou déplacent leur “stop”. Cela permet de sécuriser une partie du gain tout en laissant le potentiel ouvert.

Ajustements dynamiques (rolling, hedging)

Les pros ajustent régulièrement leurs positions :

  • Roller : déplacer une position d’option (par exemple vendre celle à échéance proche et acheter une plus lointaine).
  • Hedging : ajouter ou retirer des options pour ajuster le delta, gamma ou vega selon les mouvements du marché.
  • Couper les pertes tôt : s’il y a une forte adverse, sortir rapidement de la position pour limiter le drawdown.

Tirer profit des annonces et événements

Les résultats d’entreprises, publications économiques, fusions, etc., créent des volatilités. Les investisseurs chevronnés :

  • Entrent avant l’annonce une position “straddle” ou “strangle” pour profiter du mouvement fort.
  • Ou vendent une option avant l’annonce, quand la volatilité implicite est déjà élevée, pour encaisser une prime importante, en anticipant un retour à une volatilité plus normale.

Utiliser des modèles d’évaluation avancés

Les investisseurs expérimentés ne se contentent pas des prix de marché. Ils utilisent des modèles comme Black‑Scholes (ou variantes) pour “pricer” les options, calculer les vol surfaces, détecter des anomalies de prix.

De plus, certains algorithmes quantitatifs ou trading haute fréquence peuvent exploiter des inefficacités de volatilité ou de prix d’options intraday (paper récent sur le trading haute fréquence d’options le montre).

Diversification et limitation de la taille

Même les meilleurs traders ne mettent pas tout leur capital dans une seule position d’option. Ils répartissent sur plusieurs actions, secteurs, échéances. Ils limitent aussi la taille d’une position à un pourcentage raisonnable de leur portefeuille (par exemple 1 à 3 % du capital).

Surveiller les “Greeks” et adapter

  • Si une position expose trop au theta (érosion du temps), ils peuvent vendre des options pour compenser.
  • Si une position devient trop “unidimensionnelle”, ils ajustent pour réduire le gamma ou vega.
  • Le contrôle du “skew” (asymétrie de la volatilité implicite entre calls et puts) permet d’identifier des opportunités de relative value (ex : risk reversal).

4. Les pièges à éviter et bonnes pratiques

Même les professionnels savent qu’il faut être prudent. Voici les erreurs classiques et les principes à respecter :

Ne pas sous‑estimer l’érosion du temps (theta)

Si l’option n’évolue pas comme prévu, la composante temps peut lui faire perdre de la valeur, même si le cours de l’action reste stable. Il faut donc éviter de conserver des options longues proches de l’échéance sans raison.

Ignorer les commissions, spreads et slippage

Les frais de transaction, les écarts “bid‑ask” et les coûts de bouger la position peuvent grignoter le profit, surtout dans les marchés d’options moins liquides.

Ne pas gérer le risque de “gap” à l’ouverture

Les marchés peuvent ouvrir avec un “gap” (écart), ce qui peut provoquer des pertes importantes avant qu’une position ne puisse être ajustée.

Limiter l’effet de levier excessif

Les options sont déjà un instrument à effet de levier. Le sur‑emprunt ou l’effet de levier excessif peut conduire à une perte totale.

Conserver des réserves de liquidité

Il faut garder assez de marge ou de liquidités pour ajuster, couvrir ou sortir une position en cas de retournement brutal.

Rester humble et discipliné

Même les meilleurs font des erreurs. L’anticipation absolue est impossible. Une stratégie disciplinée avec des règles d’entrée et de sortie, et une gestion stricte du risque, est essentielle.

5. Exemple illustratif (fictif) – combiner calls et puts

Imaginons qu’un investisseur expérimenté analyse une action XYZ actuellement à 100 $. Il anticipe une annonce imminente (résultats) avec une forte variation possible, mais sans certitude de la direction.

Stratégie “Long Straddle” :

  • Acheter un call 100 $ échéance dans 30 jours (prime 5 $)
  • Acheter un put 100 $ échéance dans 30 jours (prime 4 $)
    Coût total = 9 $

Si l’action monte à 120 $, le call gagne (20 − 5 = 15 $ de gain net), le put expire.
Si l’action descend à 80 $, le put gagne, le call expire.
Le point à couvrir est que le mouvement doit dépasser 9 $ dans un sens pour être rentable.

Un investisseur expérimenté pourrait :

  • Sortir partiellement si le mouvement dépasse 50 % du coût
  • Ajuster en convertissant une partie en spread si la volatilité devient excessive
  • Vendre les positions quelques jours avant l’échéance pour éviter l’érosion du temps excessive.

Ou bien : s’il estime que la direction sera haussière, il pourrait opter pour un risk reversal : vendre un put 90 $ et acheter un call 110 $, en profitant d’un crédit net ou d’un coût réduit, tout en gardant une exposition haussière.

En somme, les options d’achat (calls) et de vente (puts) sont des outils sophistiqués. Les investisseurs expérimentés ne les utilisent pas comme des “tickets de loterie”, mais de manière réfléchie, en combinant des positions, en surveillant les greeks et en ajustant dynamiquement les expositions. Grâce aux spreads, aux couvertures, aux straddles, aux iron condors, aux risk reversals, ils peuvent exploiter non seulement les variations directionnelles, mais aussi la volatilité du marché et l’érosion du temps.

Toutefois, le côté “dangereux” ne doit pas être sous-estimé : pertes totales possibles, frais, gap, mauvaise estimation de volatilité, mauvaise gestion du risque. C’est pourquoi la rigueur, la discipline, et une bonne gestion du capital sont essentielles.

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